20 septembre 2023
Le matériel de ce cours de relevé digital est basé sur le matériel Apple équipé de LIDAR. Nous pensons à des iPad ou des iPhone 12 et supérieur et l’iPad PRO des deux dernières générations avec des puces M1 ou M2. Si vous êtes à la recherche d’économie d’investissement, un iPad sans connexion avec une puce de télécommunications vous permettra de le ranger sans devoir tout le temps faire des mises à jour.
Il y a trois méthodes de scan solide :
Intégrale
La première intégrale c’est de tout relever. Par le passé, on m’a demandé en une phrase LA recommandation pour traiter ce cas : je suggère d’appliquer ce que j’appelle le dessin de la couverture écossaise, c’est-à-dire qu’il vous faut suivre à la fois les bandes verticales et les bandes horizontales – vous pouvez aussi créer une couverture écossaise simplement en étant très bien parallèle avec toutes vos verticales bien les unes à côté des autres.
Axo
La deuxième méthode, c’est de se dire qu’on va avoir un relevé avec une axonométrie coupée soit à mi-hauteur soit à certains endroits, un peu comme la définition d’un plan d’architecte ou une coupe en 3D : dans ce cas-là vous allez relever surtout le bas, les angles du bas et vous fixer un stop fictif entre +80cm et +120cm par exemple. Vous obtiendrez alors un rendu solide à la Auguste Choisy (l’inventeur universel du dessin axonométrique et isométrique – raison de sa mention en frontispice du cours).
Surface
La troisième méthode est simplisme : vous ne prenez que les angles du bas et puis vous essayez de relever le sol comme si vous étiez un carreleur. Ou un chapeur. Cette méthode est aussi assez productive parce qu’elle sort quand même des très très bons plans de surfaces.
En constat, vous risquez de découvrir qu’il faut peut-être faire les trois scans 1-2-3 à la fois. Hélas. Mais consolez-vous, même en faisant les trois choses, vous êtes toujours plus rapide que dans un relevé conventionnel ! D’abord vous travaillez en solitaire (et plus à 2 ou 3 comme auparavant) et vous créez une redondance, c’est-à-dire une superposition des informations qui vous permettra (si jamais) de recouper ce que vous sortez d’une méthode par rapport à l’autre. Et finalement vous obtenez le croquis (proportionné celui-là) qui prenait pas mal de temps au départ (souvenez-vous de cette étape fastidieuse du début du relevé traditionnel, assez ingrate, quand on observait les fautes et les disproportions; plus besoin de mesurer les diagonales non plus).
Pensez à votre image 3D à l’avance. Produisez-la méthodiquement. Ne divaguez pas. Focalisation spartiate sur vos objectifs de projet ou de représentation !
Les fondations du programme terminées, passons aux règles de fonctionnement du programme et de la machine.
Voxel
Et soudain apparaissent les voxels ! Par analogie vous comprenez que ce sont des pixels de réalité scannée. Ce sont les plus petits éléments de volume indivisible d’un espace tridimensionnel auquel on peut associer individuellement des attributs tels que la couleur ou l’intensité. Ceci nous ramène aux mêmes réalités : tout comme le pixel ne représente aucune ligne à aucune forme, le voxel ne représente aucun volume et aucune trace. Souvenez-vous bien de ça : c’est-à-dire qu’en fait la réalité n’est pas définie par ce que voit la machine, mais plutôt que notre représentation abstraite de la réalité en découlera. (Vous vous souvenez que, par exemple, quand on prend une photo aérienne, elle ne définit pas les lignes des frontières, des zones, d’une chaussée, d’un terre-plein, d’un bâtiment, ou d’une ombre qui justement perturbe la lecture. C’est nous qui devons tracer les lignes quand nous interprétons l’image du paysage de cette photo aérienne. C’est la même chose ici dans le volume.) Tout comme au début des lectures automatisées de cartes aériennes, il fallait superposer des lignes. Ici ça va être la même chose avec ces volumes. Donc la taille de la maille est très importante. Dans les pixels, vous vous souvenez c’était une question de résolution. Au début les photos aériennes à basse résolution étaient très troubles et c’était très difficile d’en faire quelque chose sur nos appareils à dessiner ou sur la planche à dessin. Ici c’est la même chose, il faut prévoir la maille du scan pour la meilleure résolution pour l’objet considéré. Paradoxalement, les grands voxels donneront de meilleurs résultats sur les bâtiments en ligne clairs. On a de la chance : la maille que nous pouvons définir dans les réglages est automatiquement paramétrée par défaut à la moyenne (env. 75 mm). Le réglage possible étant de minimum 56 mm à maximum 100 mm. L’ordre de grandeur du minimum au maximum se calcule au carré de la maille : le réglage minimal est 4x moins intensif que le maximum. La taille de votre fichier en découlera.
Règle applicable à la suite aussi
Dans un cas de bâtiment très postmoderne et avec beaucoup d’éléments dans la trame de l’épaisseur, par exemple des stores orthogonaux ou des coursives d’évacuation incendie ou des balconnets en coursive, parmi d’autres éléments insolites, appliquer la petite trame plutôt vers les 56 mm. Dans le cas d’un bâtiment cubique type bunker ou type immeuble brutaliste très géométrique orthogonal des années 1960, vous pouvez prendre la maille la plus large c.-à-d. 100 mm.
Précision : Si vous n’avez pas d’intention particulière, laissez la machine prendre la valeur moyenne. Si vous avez un bâtiment avec des paramètres induits par l’ondulation de ses murs ou l’épaisseur intrinsèque de sa trame dans laquelle vous devez avoir des éléments significatifs, alors appliquez les règles.
Profondeur
Comme la profondeur de champ en photographie, c’est la profondeur sur laquelle le scanner va exercer la différenciation des éléments et pas leur unification (concaténation). Même enseignement que dans le réglage précédent, nous avons droit à 5 m de profondeur. La plupart du temps ils sont totalement inutiles. Donc réduire la profondeur vous permet d’affiner le plan que vous avez scanné, c’est-à-dire le plan vertical. Vous agissez sur l’axe des Z et en fait la profondeur du plan vertical par rapport à l’axe des Z.
Précision : Prenez un minimum de profondeur dans le tiers inférieur moins de 1,30 m par exemple ou par défaut de l’appareil. Less is more (moins c’est mieux). Comme chez Adolf Loos ou Mies van der Rohe.
Suivant comment on règle l’appareil, et ce qui nous arrive, on peut obtenir un effet que je qualifie de ‘Mer des Sargasses’ c’est-à-dire qu’on a l’impression d’avoir scanné un paysage sous-marin avec des algues et du varech. On peut le rattraper en retraitant le fichier de base précisément en faisant varier la profondeur.
Règles Profondeur
● Première règle : on scannera un immeuble postmoderne de type Liebeskind, Gehry ou Rolex EPFL avec la profondeur maximale.
● Deuxième règle : avec des éléments archéologiques ou un bâtiment moyenâgeux ou vernaculaire avec des murs légèrement ondulés, on sera près de la moitié de la valeur de l’index de profondeur ou même un peu davantage.
● Et finalement la troisième règle, l’architecture contemporaine orthogonale, avec des éléments très simples et tous situés dans le même plan, sera saisie avec la profondeur minimale.
Format
Les formats de fichiers pour l’exportation sont extrêmement importants parce qu’il y a pratiquement une douzaine à disposition, ce qui est absolument extraordinaire pour une si petite machine comme un iPhone ou même comme un iPad. Regardez un peu vos autres programmes de dessin ou les autres programmes que vous employez qui ont aussi des formats d’exportation et des filtres : vous aurez rarement une telle variété.
/// SOUS- RUBRIQUE MESH : Si vous êtes usager lourd de Mac (côté iPhone, iPad et aussi avec un ordinateur Mac de bureau), optez en priorité le fichier USDZ parce que c’est le fichier principal de transfert de tous les fichiers 3D dans l’univers Apple. Pour l’anecote, ce format de fichier provient de l’autre société que Steve Jobs a beaucoup soutenue soit Pixar. Probablement que vous connaissez Pixar par le cinéma, mais en réalité Pixar est une société d’imagerie 3D – peu de gens le savent. Pixar n’était pas du tout au début une société de film d’animation; c’était une société qui voulait créer les nouveaux standards de la modélisation 3D par la vectorisation, principalement vectorielle justement. Ce format créé par ces animatrices-animateurs USDZ est d’une flexibilité extraordinaire: léger, facile à employer dans la lecture, facile à manœuvrer même pour des débutant-e-s. C’est le QuickTime de l’espace. Je recommande une sauvegarde de base dans ce format. Ensuite nous avons les fichiers DAE & STL qui complètent la famille des formats MESH, ce qui veut dire le treillis en anglais. Il s’agit d’un treillis réticulaire (maillé selon les voxels que vous avez définis) qui recouvre les faces solides de l’objet scanné. Vous emploierez ces formalités DAE et STL quand vous serez perdus dans l’importation dans votre système géométrique ou CAD de bureau des données de votre Lidar. C’est pour cela que j’ai mis des petits symboles de bouées sur la représentation graphique de cet exposé, parce que cela vous aidera à sauvegarder ou à sauver des fichiers quand vous ne saurez plus comment faire.
/// SOUS-RUBRIQUE POINT CLOUD : Le fichier LAS est un fichier extrêmement important qui est très utile pour certains programmes qui demandent cette importation Lidar. Soyez attentive et attentif à ce que votre programme de dessin-cadre dans votre bureau demande comme type de fichier. Le LAS est donc aussi une bouée.
/// SOUS-RUBRIQUE AUTRE : La vedette ici est la simple vidéo, si utile à vos clients. Préférez le mode boucle (film en boucle). Il y en a encore deux qui sont notables : le fichier Floorplan qui veut dire plan d’étage DXF, et le format Blueprint + Dimensions qui est donc le format plan + dimension. Ce sont les derniers grands favoris.
Précision : Choisissez les bons fichiers et leur format selon l’importation désirée dans vos programmes de travail. Attention, suivant le type de représentation que vous allez définir, par exemple format vidéo, les fichiers 3D seront extrêmement lourds. Ils atteindront facilement 100 MB à 400 MB qu’il faudra transférer chez vos clients avec des serveurs distants (pas de pièces jointes). La bonne nouvelle c’est que les fichiers Lidar 2D (dxf, dwg) sont très légers.
(Pensez à scanner en coupe ou reformatez depuis les 3D des fichiers légers verticaux 2D – tatam.)
BIM [Building Information Modelling]
Vous pouvez également directement orienter votre productivité / workflow dans la direction des programmes BIM que vous employez. Donc si vous avez la même famille 3D de programmes, vous pouvez immédiatement opérer et exporter depuis le système Lidar de Polycam avec la famille de produits et de systèmes que vous utilisez. Les grandes familles que je recommande ici pour les architectes sont évidemment la famille AutoCAD et son sous-produit efficace REVIT, la puissante modélisation RHINO et la ‘jeep’ SketchUp. Il vous reste aussi SolidWorks qui est plutôt pour celles et ceux d’entre vous qui sont designers industriels, ingénieurs ou qui travaillez avec l’industrie avionique. (Parlant d’avionique évidemment on tombe sur le format Dassault systèmes 3DS et Catia, qui n’ont pas de réel standard ouvert, mais il existe des passerelles pour aller vers 3DS, avec les bouées susmentionnées.)
Précisison : Les protocoles d’ouverture industrielle de l’application Lidar Polycam sont ouverts sur les plus grandes familles de standards du métier. On peut même travailler dans l’avionique avec Maya.
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